C’est sur le site de petites annonces Vivastreet, très connu dans le milieu de la prostitution pour ses annonces à caractère sexuel, que les femmes interpellées ce mardi monnayaient leurs charmes. Depuis des mois, elles se relayaient ainsi régulièrement dans une petite dizaine d’appartements. Des logements situés dans une maison voie Notre-Dame-De-Lorette, à côté de Biocoop, que leur louait un ancien commerçant arrageois désormais à la retraite.
Cette opération est le fruit d’une enquête initiée il y a des mois et s’appuierait sur de nombreuses surveillances qui se sont accentuées ces dernières semaines, selon nos informations.
Lors de l’interpellation.
La « descente » de police, menée par les brigades des stups et des mineurs en début d’après-midi et achevée vers 15 h 30, s’est en partie déroulée pendant la manifestation de la CGT, à deux pas de là, au rond-point de Tchécoslovaquie. Dès le départ, deux clients ont été appréhendés à la sortie du bâtiment visé, ainsi qu’un troisième client en flagrant délit. Ils devaient être entendus librement.
Douze interpellations
Au total, douze personnes auraient été ainsi interpellées, dont dix prostituées. Parmi elles, trois travestis. Ces personnes seraient essentiellement d’origine brésilienne, sinon sud américaine...
Selon nos informations, les prostituées vendaient leur corps entre 80 € et 150 € la passe et recevaient jusqu’à vingt-cinq clients par jour. On évoque un bénéfice de près de 60 000 € par mois.
Les policiers ont mené une opération d’envergure ce mardi 29 novembre , après des mois de surveillance.Les policiers ont mené une opération d’envergure mardi, après des mois de surveillance.
>> Un réseau démantelé
L’information fait beaucoup parler dans la cité atrébate. Mardi en début d’après-midi, les policiers d’Arras ont mené une opération d’envergure voie Notre-Dame-de-Lorette, à deux pas du rond-point de Tchécoslovaquie. Ils ont interpellé une dizaine de prostituées (pour certaines d’origine sud-américaine), des clients, ainsi que le couple de propriétaires de l’immeuble.
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Cette vague d’arrestations était le fruit de mois de surveillance dans le quartier. Une dizaine d’annonces avait aussi fleurie sur le site Vivastreet (copie d’écran ci-dessous).
Les prostituées vendaient leur corps entre 80 et 150 euros la passe et recevaient visiblement jusqu’à vingt-cinq clients par jour.
>> Où en est l’enquête ?
Mardi soir, quatre personnes avaient été placées en garde à vue au commissariat d’Arras. Une d’elle, depuis identifiée comme client, a été relâchée ce mercredi matin.
Le couple de propriétaires et une personne qui travaille dans l’immeuble sont quant à eux toujours entendus par les services de police. Leurs gardes à vue pourraient se prolonger jusqu’à samedi.
D’après une source, une dizaine d’appartements étaient loués à la semaine aux jeunes femmes. Ce vaste manège perdurait depuis plusieurs mois, voire années, déjà... Les investigations se poursuivent et s’annoncent longues pour comprendre le fonctionnement précis de ce réseau.
>> Quelles poursuites ?
Le parquet d’Arras ne décidera pas des suites judiciaires avant la fin des gardes à vue. On sait toutefois que les femmes prostituées (dont trois travestis) ont toutes été relâchées dès mardi soir.
La prostitution n’est pas un délit, contrairement au proxénétisme. Elles ne peuvent être poursuivies que pour « travail dissimulé ».